And the winner is... personne !
Le prix Mo Ibrahim de la bonne gouvernance qui récompense d'anciens dirigeants africains n'a pas trouvé de lauréat.
Ce prix éponyme a été lancé en 2007 par le magnat des télécoms, Mo Ibrahim, un britannique d'origine soudanaise. Il permet de « reconnaître les réalisations des dirigeants africains et de fournir un moyen pratique permettant aux dirigeants africains de témoigner de leurs actions positives sur le continent » (Fondation Mo Ibrahim). Cette distinction, renommée le Nobel Africain par The Independent, est la récompense individuelle la mieux dotée au monde. Le lauréat reçoit 5 millions de dollars échelonnés sur 10 ans puis 200 000 dollars annuels à vie.
Une telle décision révèle un cruel manque de candidats crédibles. Comme l'explique The Times, ce prix ne peut être remis qu'à d'anciens chefs d'Etat ayant quitté le pouvoir il y a moins de trois ans. Dur à trouver dans une Afrique où la plupart des chefs d'Etats sont au pouvoir depuis des décennies. Libération de son côté, passe en revue les événements « déprimants » de l'année 2009 en Afrique: Coups d'Etat (Mauritanie, Madagascar, Guinée), processus électoraux inexistants (Gabon, Côte d'Ivoire, Nigéria), guerres persistantes (Somalie, RDC, Soudan...).
Trois personnalités étaient néanmoins pressenties comme favorites. L'ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, le Nigérian Olusegun Obasanja et le Ghanéen John Kufuor.
Aucun d'entre eux n'est parvenu à faire l'unanimité. Selon l'AFP, le comité n'a pas révêler les raisons de ce résultat, en raison de la confidentialité des délibérations. Les différents journaux apportent un éclairage sur ses personnalités contestées.
Thabo Mbeki reste un personnage controversé. Fidèle soutien de Robert Mugabe, il a remis en question le lien entre le Sida et la mort de 300 000 Sud-Africains. Oluegun Obasanjo a présidé le Nigéria pendant 8 ans sans pour autant réduire la corruption ou la pauvreté qui touche le premier exportateur de pétrole africain. John Kufuor a, quant à lui, quitté la tête du Ghana aprés deux mandats, permettant une deuxième transition démocratique réussie. Une première. Il n'a pas pour autant été épargné, lui aussi, par les suspicions de corruptions.
De son côté, le journal sud-africain Business Day fait part de l'étonnement de certains experts, qui pensent que le prix devrait être un encouragement à la bonne gouvernance et non un aboutissement. « La manière dont je le vois, c'est un peu comme le Prix Nobel remis à Obama » explique le responsable d'un programme sur l'Afrique.
En 2008, ce prix avait été remis par Kofi Annan à l'ancien président botswanais, Festus Mogae. Une émission, Inside Story de la chaîne Al Jazeera English, avait été consacré à la remise de ce prix.
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