Retraite: Martine Aubry la joue collectif


Retraites : Martine Aubry la joue collectif

Elle n’aura pas attendu bien longtemps Arlette Chabot, pour interroger  Martine Aubry sur ses ambitions pour 2012. Après une première question – de politesse - sur ses soucis de santé, la journaliste de France 2 lui demande si ce n’est pas un handicap pour la campagne présidentielle. « Bien essayé », s’amuse Martine Aubry. « Je ne vous dirai pas que je suis candidate », poursuit-elle.
Si elle est là, c’est pour parler des retraites, le sujet brûlant du moment. Jusqu’ici silencieuse sur la question, son intervention sur le plateau d’A vous de Juger est très attendue, à mi-chemin entre les deux grandes journées de mobilisation de la semaine.

La première secrétaire a donné plus dans le « nous » que dans le « je ». « Tous les socialistes soutiennent la même chose au sujet des retraites, déclare-t-elle, c’est une réforme nécessaire mais qui doit être juste ». C’est pourquoi elle  demande «  la suspension des discussions au Sénat afin de tout remettre à plat ».
La patronne du PS met en avant le contre-projet socialiste de retraite à la carte. Tout un symbole : le maintien de la retraite à 60 ans. Mais pas pour tout le monde. Y auront droit, ceux qui ont commencé à travailler avant 19 ans et les professions difficiles. Pour la retraite à taux plein, il faudra attendre 65 ans.

La numéro 1 du PS est ensuite venue à la rescousse de son ex-ennemie jurée, Ségolène Royal, suite aux déclarations de cette dernière sur TF1. « On a retiré cette phrase de son contexte », dénonce-t-elle, en expliquant qu’elle croit en la responsabilité de la jeunesse. Pas de désaccord non plus avec Dominique Strauss Kahn. Ils sont tous les deux sur la même ligne : la démographie oblige  à  augmenter la durée de cotisation.

En fin d’émission, Arlette Chabot revient à la charge. « Serez-vous candidate ? En avez-vous envie ? ». C’est de nouveau peine perdue. « Je veux faire gagner la gauche en 2012, je ferai tout ce qui est possible. Chaque chose en son temps », réplique-t-elle.  Martine Aubry n’a donc pas profité de l’occasion pour rejoindre la liste des candidats déclarés à la primaire socialiste. L’unité l’a emporté. Reste à voir si le PS en sortira renforcé. 

L’heure est désormais à la constitution de propositions crédibles. « Les Français ne veulent plus de slogans, mais d’un projet », martèle Martine Aubry. Et pourtant au détour d’une phrase, puis d’une autre, elle parle d’un besoin de « retrouver la France ». Un beau slogan de pré-campagne pour le PS, avec cependant, une petite résonance gaulliste. Après la traversée du désert, la reconquête de la gauche est peut être en marche.

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