Retraites : Martine Aubry la joue collectif

Si elle est là, c’est pour parler des retraites, le sujet brûlant du moment. Jusqu’ici silencieuse sur la question, son intervention sur le plateau d’A vous de Juger est très attendue, à mi-chemin entre les deux grandes journées de mobilisation de la semaine.
La première secrétaire a donné plus dans le « nous » que dans le « je ». « Tous les socialistes soutiennent la même chose au sujet des retraites, déclare-t-elle, c’est une réforme nécessaire mais qui doit être juste ». C’est pourquoi elle demande « la suspension des discussions au Sénat afin de tout remettre à plat ».
La patronne du PS met en avant le contre-projet socialiste de retraite à la carte. Tout un symbole : le maintien de la retraite à 60 ans. Mais pas pour tout le monde. Y auront droit, ceux qui ont commencé à travailler avant 19 ans et les professions difficiles. Pour la retraite à taux plein, il faudra attendre 65 ans.
La numéro 1 du PS est ensuite venue à la rescousse de son ex-ennemie jurée, Ségolène Royal, suite aux déclarations de cette dernière sur TF1. « On a retiré cette phrase de son contexte », dénonce-t-elle, en expliquant qu’elle croit en la responsabilité de la jeunesse. Pas de désaccord non plus avec Dominique Strauss Kahn. Ils sont tous les deux sur la même ligne : la démographie oblige à augmenter la durée de cotisation.
En fin d’émission, Arlette Chabot revient à la charge. « Serez-vous candidate ? En avez-vous envie ? ». C’est de nouveau peine perdue. « Je veux faire gagner la gauche en 2012, je ferai tout ce qui est possible. Chaque chose en son temps », réplique-t-elle. Martine Aubry n’a donc pas profité de l’occasion pour rejoindre la liste des candidats déclarés à la primaire socialiste. L’unité l’a emporté. Reste à voir si le PS en sortira renforcé.
L’heure est désormais à la constitution de propositions crédibles. « Les Français ne veulent plus de slogans, mais d’un projet », martèle Martine Aubry. Et pourtant au détour d’une phrase, puis d’une autre, elle parle d’un besoin de « retrouver la France ». Un beau slogan de pré-campagne pour le PS, avec cependant, une petite résonance gaulliste. Après la traversée du désert, la reconquête de la gauche est peut être en marche.
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