G20 : Nicolas Sarkozy tente de redorer son blason sur la scène internationale


G20 : Nicolas Sarkozy tente de redorer son blason sur la scène internationale



Une escapade à Séoul de 10 heures seulement. C’est court, mais Nicolas Sarkozy a fait les choses en grand. Arrivé à bord du nouvel Airbus A330-200 présidentiel, surnommé « Air Sarko One », il a pris la présidence du G20. Un voyage "express", vu comme un instrument de reconquête, au moment où il n’a jamais été aussi peu populaire. Sa cote de défiance a atteint un nouveau record, à 66 % d'opinions défavorables, selon un sondage Ipsos-Le Point du lundi 8 novembre. 

L’objectif est clair : tourner la page de la réforme des retraites, du bras de fer avec la rue et faire oublier l’image d’un président inflexible, accusé de gouverner pour un seul camp. Après s’être inscrit dans une perspective historique, avec les commémorations de la mort du Général De Gaulle et des cérémonies du 11 novembre, Nicolas Sarkozy souhaite désormais se doter d’une stature internationale. Le calendrier l’a aidé. Vendredi soir il a pris la présidence  tournante du G20 pour un an. Et, fait rare, il occupera également, la présidence du G8 à partir du 1er janvier.

Ce nouveau statut de « Président du monde » ne lui apportera aucun pouvoir supplémentaire, car comme il l’a dit lui même en conférence de presse, le multilatéralisme n’existe pas : « Je ne vois pas comment on peut reprocher à un certain nombre de pays d’agir de façon unilatérale puisqu’il n’existe pas de système multilatéral ». Pas de compétences supplémentaires, mais l’assurance de se trouver, pour quelque mois, au centre du monde, et de l’attention. De quoi lui permettre de se façonner une meilleure image. L’Elysée va d’ailleurs créer un site Internet pour communiquer tout spécialement sur les actions de ce président très international.

Preuve d’un changement radical, Nicolas Sarkozy a mis en avant, lors de sa conférence de presse, des qualités qu’on lui connaissait peu jusque là : la modestie, l’humilité et la conciliation. « Cette présidence [du G20], nous l'abordons avec ambition et réalisme. » Ou encore : « Je mesure l'immensité du chemin qui reste à parcourir ». Inde, Etats-Unis, Afrique du Sud… Pour parvenir à un compromis Nicolas Sarkozy a prévu de voyager et de consulter. En décembre, il recevra Dominique Strauss-Kahn et annoncera en janvier ses priorités du G 8 - G 20 dans une grande intervention de l’Elysée. Le président français se mue ainsi en professionnel de la concertation et ira même consulter les syndicats français. Des partenaires sociaux qui n’ont pas été écoutés lors de l’élaboration de la réforme des retraites, mais qui d’un coup seraient jugés compétents pour résoudre la guerre des monnaies !

A travers ces actions, ce qu’espère secrètement Nicolas Sarkozy, c’est de transformer un potentiel succès international en succès national. A dix-sept mois de l'élection présidentielle, le président Sarkozy surjoue l'importance de la situation internationale à des fins électorales. Il pense, qu'une partie de son salut viendra de cette tribune. Ainsi, il tente d’expliquer aux français les enjeux du G20, pourquoi la crise des monnaies les concerne directement, que c’est une confrontation plus profonde : la bataille pour l’emploi et pour la localisation de l’activité industrielle. "L'un des enjeux, c'est de faire comprendre que ce dont il est question a des conséquences sur la vie des gens", mais "c'est technique, les gens se disent que tout ça est lointain. Ce n'est pas gagné!", a-t-il lâché.

Alors, quand lors de la conférence de presse, un journaliste de France 2 le questionne sur le très probable remaniement gouvernemental, Nicolas Sarkozy joue l'offensé :  « Vous ne m'en voudrez pas, mais je ne répondrai pas à des questions strictement françaises... ». Mais pourquoi donc êtes-vous parti en Corée Monsieur le Président ?

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