Quand l’expertise lyonnaise sert au développement des pays du Sud


Les Etats comme les institutions multilatérales n'ont plus le monopole des relations internationales. Dans un monde en pleine évolution, Lyon a une carte à jouer dans l’intensification actuelle des échanges et des partenariats entre collectivités territoriales. Ce qu’on appelle désormais la « diplomatie des villes ».

Des réseaux de coopération existent depuis plusieurs années entre la ville de Lyon et plusieurs villes de pays en voie de développement. La cité lyonnaise apporte son expertise aux villes du Sud, où il reste tout à faire. A Ouagadougou, 100 000 nouveaux habitants arrivent chaque année des campagnes et s’entassent dans des bidonvilles où il n’y a ni eau potable ni ramassage des ordures. Cette coopération est un appui à la mise en place des services publics essentiels. A Ouagadougou, le Grand Lyon a ainsi financé des pompes à eau. Mais cela ne s’arrête pas la. Une opération de recyclage a permis une réutilisation sur place des anciens feux tricolores lyonnais et de vieux camions de collecte des déchets.

On n’envoie pas seulement du matériel. Les savoirs-faire ont toute leur place dans ces échanges. Des fonctionnaires lyonnais sont mobilisés pour des missions ponctuelles de deux ou trois semaines sur place. Et inversement. Nous ne sommes donc pas dans une aide qui va seulement du Nord vers le Sud, mais dans un véritable échange entre les deux hémisphères. De plus, ce partenariat redynamise les équipes des fonctionnaires de la ville de Lyon. La possibilité de partir aider, de se sentir utile, apporte une ouverture d’esprit et une bouffée d’air que beaucoup de personnes n’ont pas au quotidien dans leur travail.

L’été dernier, la ville de Lyon a lancé un nouveau projet de coopération, intitulé « Demain, l’eau en partage ». Ce projet qui illustre la relation forte entre Lyon et les villes africaines regroupe des jeunes de trois villes européennes (Lyon, Barcelone, Turin), et de trois villes africaines (Ouagadougou, Bamako et Porto Novo) autour de la thématique de l’eau.

Photo: Julie Lavet

Les jeunes participants ont fait un diagnostique de la situation de l’eau sur leur territoire. Lyon apparaît comme l’une des villes les mieux gérées, où la ressource est la plus abondante et de meilleure qualité. Toutes les villes ne sont pas égales face au problème des ressources en eau. Dans les villes africaines, particulièrement celles du Sahel, l’eau est une ressource rare. L’accès à l’or bleu est un enjeu principal des politiques publiques. L’eau est vue comme une source, à la fois, de vie et de mort. Des maladies comme la fièvre jaune et la typhoïde se développent dans l’eau souillée, le manque d’eau engendre la famine, un trop plein, des inondations.

Le 1er septembre dernier, la ville de Ouagadougou a été frappée par de très fortes inondations, atteignant un niveau de précipitation inconnu depuis la mise en place de relevé en 1914. Les dégâts sont importants : 150 000 sinistrés, prés de 24 000 habitations détruites, des ponts et des hôpitaux endommagés.

La ville de Lyon a alloué, lors du dernier conseil municipal, une subvention exceptionnelle de 20 000 euros à la ville pour répondre aux premiers besoins des victimes. Reste que si la capitale burkinabaise était dotée d’un système d’évacuation des eaux usées, les dégâts auraient été réduits. Le partenariat a encore de nombreuses raisons d’exister.

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